LA FOUDRE GOUVERNE TOUTES LES CHOSES
Etrédir
La foudre gouverne toutes les choses
Autour des Esquisses
ETRÉDIR
Le travail de taille de pierre ETRÉDIR est issu de « La foudre gouverne toutes les choses », un labyrinthe érigé en 1997 par les gestes conjoints d’une main rêveuse et d’une main laborieuse. Ce qu’ensemble elles exprimaient, l’une sans le vouloir, l’autre sans l’atteindre, était précisément la question de l’être, c’est à dire avant tout « être dans un corps », aussi étrange soit-il. ETRÉDIR poursuit cette quête de l’instant instable où, brusquement habitée par un esprit qui semble ne venir de nulle part, la matière s’anime.
ETRÉDIR II
Pierre de Puisaye, 224x25x25cm, 2015
au premier plan ETREDIR I, au deuxième plan ETREDIR II
Extraits des notes de travail d’Etrédir
(…) Anatomie : de la chair disposée sur un squelette. Ici, le geste de la main rêveuse, voilà ce qui structure la forme. La réponse de l’argile est complexe mais le geste était simple. C’est la simplicité du geste que je cherche à dégager de cette apparente complexité de la réponse.
(…) Ce passage de l’être au dire, c’est à l’intérieur de mon regard qu’il s’effectue. Non pas, ce regard, coup d’œil vif et instantané mais cheminement, errance. Oubli, perte c’est à dire porte à exhumer. Seuil qui ne se franchit que dans un sens et n’est perçu qu’après avoir été franchi.
(…) Il y a un corps, mais où ? Un corps dont le mouvement est passage. Passage non pas d’une position à l’autre mais d’une forme à l’autre, d’un être à l’autre. Corps commun à tous les corps.
(…) Un geste ; et maintenant de sa trace la copie la plus servile, la plus fidèle, la plus impersonnelle. Effacement lent du dire pour que l’être refasse surface. Patient polissage semblable à celui d’un miroir : retrouver la transparence.
(« Etrédir ou la chair du monde », Christophe Loyer, Revue Sigila n°35, 2015)
Prendre les eaux
L’eau révèle la proximité du modelé d’Etrédir avec les formes, fluides et changeantes, du passage d’une forme à l’autre.